Jeudi 3 avril : la mobilisation s'amplifie

Publié le par Collectif

Avant de recevoir le compte-rendu des élèves, nous écrivions cela :

«Pas de photographie de la manifestation d'aujourd'hui pour le moment. Quelqu'un en proposera-t-il ?

Il n'y avait pas de professeurs du lycée à Paris cet après-midi. Ceux qui auraient voulu y participer devaient assurer leurs cours. En revanche des élèves ont participé à la manifestation, avec la banderole.

En attendant un éventuel compte-rendu de leur part, voici une dépêche AFP assez complète. On y voit que les lycéens mobilisés sont de plus en plus nombreux, et que la mauvaise foi de M. Darcos, ministre de l'éducation, est de plus en plus manifeste.»

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AFP - Jeudi 3 avril

Des milliers de lycéens encore dans la rue pour accentuer le rapport de forces

Des milliers de lycéens ont manifesté jeudi pour la troisième fois dans les rues leur opposition aux suppressions de postes à la rentrée, avec la volonté d'accentuer le rapport de forces avec le ministre de l'Education qui les presse de discuter d'abord d'une réforme du lycée.

Avec 6.700 participants selon la police, entre 17.000 et 20.000 selon les organisateurs, la manifestation parisienne a été la plus importante, émaillée de légers incidents. Mardi, les manifestants étaient entre 4.500 et 15.000 à Paris.

Au total toutefois, les lycéens se sont un peu plus mobilisés en province avec plus de 7.000 manifestants selon le comptage effectué par les bureaux régionaux de l'AFP, avec notamment entre 1.600 (police) et 4.000 (organisateurs) à Toulon, 1.000 à Grenoble, 450 à Saint-Etienne, 400 à Cannes, 350 à Lyon, 200 à Cosne-sur-Loire (Nièvre) mais une cinquantaine seulement à Marseille.

Des dizaines d'établissements ont en outre été bloqués dans plusieurs villes, notamment en région parisienne.

Le ministre de l'Education, Xavier Darcos, doit recevoir la semaine prochaine les syndicats lycéens UNL et Fidl, en principe sur le seul sujet de la réforme du lycée. Prévue mardi dans un premier temps, cette rencontre, pour laquelle les organisations lycéennes assurent ne pas avoir encore été contactées, doit être repoussée pour des questions de calendrier.

La Fidl a néanmoins déjà appelé à une nouvelle journée de mobilisation mardi prochain dans toute la France.

"C'est encore plus réussi qu'il y a deux jours, le mouvement prend une ampleur nationale", a déclaré à l'AFP Florian Lecoultre, président de l'UNL.

La journée de manifestation de jeudi a été marquée par des tensions dans certains cortèges. A Paris, l'avant du défilé a vu quelques jets de projectiles sur les CRS et des bousculades ont constaté des journalistes de l'AFP. La police a assuré avoir procédé à 13 interpellations.

A Créteil, selon la police, des groupes réunissant en tout environ 200 casseurs se sont mêlés aux lycéens. Des gaz lacrymogènes ont été lancés et la police a procédé à six interpellations, après des dégradations dans le hall du Lycée Gutenberg. Quelques heures plus tard, Xavier Darcos s'y est rendu et a appelé "certains professeurs extrémistes" à réfléchir "au risque qu'il y a de jeter des élèves dans la rue".

Après avoir plusieurs fois répété depuis le début du mouvement conduit par les lycéens et les enseignants, pour l'instant essentiellement en région parisienne, qu'il ne reviendrait pas sur les 8.830 suppressions de postes dans les collèges et lycées, Xavier Darcos les a à nouveau enjoints jeudi de "ne pas poser tout ça en termes mathématiques".

Sur France Culture, il a assuré ne pas du tout sous-estimer leur demande en matière éducative" tout en affirmant que "ce n'est pas simplement en protestant contre une classe à 36 élèves quand on est 34 que nous réglerons les problèmes du lycée".

"Supposons que, dans (des) classes de 35 élèves, on soit partout 30 à la rentrée prochaine, vous pensez que tout sera réglé ? Que le lycée sera sauvé?", a-t-il interrogé.

"La logique purement mathématique est du côté du ministère car supprimer 8.830 postes relève d'une logique comptable", a répondu Florian Lecoultre de l'UNL, soulignant l'inquiétude des lycéens de se retrouver dans des classes "surchargées".

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